Description du lot 11bis
Pablo Picasso (1881-1973)
« Femme agenouillée se coiffant »,1906
Bronze à patine brune
Cachet du fondeur C. Valsuani « cire perdue »
Exemplaire original non numéroté édité en 1968 en dix exemplaires numérotés de 1 à 10, un exemplaire d’artiste et un exemplaire de fondeur non numérotés.
H : 42,2 ; L : 31,8 ; P : 26 cm
Un certificat de Monsieur Claude Ruiz-Picasso (Picasso Authentification) daté du 23 octobre 2019sera remis à l’adjudicataire.
Historique :
Ce bronze a été conçu en 1906 en céramique alors que Pablo Picasso travaille avec le grand marchand d’art Ambroise Vollard. Ambroise Vollard obtient en 1910 de l’artiste d’en faire une édition en bronze de cinq exemplaires signés et non numérotés, élaborés par le fondeur Claude Valsuani. L’artiste en conserva un exemplaire que l’on retrouve dans l’inventaire de la succession du peintre en 1973.
Trois autres sont conservés au Hirshborn Museum de Washington, au Musée de Baltimore et au Ludwig Museum de Cologne.
La céramique, quant à elle, fut conservée par Picasso qui l'offrit ensuite à Raoul Pellequier, collectionneur et frère de Max Pellequier, ami et banquier de l'artiste.
En 1968, Raoul Pellequier, avec l'autorisation de Picasso, demande à la Fonderie Valsuani de réaliser dix tirages supplémentaires d'après la céramique, mais cette fois non signés mais numérotés.
Sur ces dix exemplaires nous connaissons, le 2/10 est conservé au Berggruen Museum de Berlin, le 5/10 au NY Carlsberg Glyptotek de Copenhague, le 6/10 à la Kunsthalle de Hambourg, le 9/10 au Musée Picasso de Paris.
Pour limiter le coût de la fonte, Raoul Pellequier donna un tirage du tirage au fondeur à titre de "pièce du fondeur". Cet exemplaire est resté dans les collections de la Fonderie Valsuani jusqu'à sa vente en 1973. Acquis auprès de la famille ayant repris la fonderie, notre bronze est ensuite rentré dans une collection parisienne
Bibliographie :
- A. Level, Picasso, Paris, 1928, page 58, sous le numéro 55 (un autre exemplaire illustré; daté 1904).
- C. Zervos, Pablo Picasso, Paris, 1957, vol. I, sous le numéro 329 (un autre exemplaire illustré, planche 153; titré 'La Coiffure' et daté 1905).
- W. Spies, Sculpture by Picasso, with a catalogue of works, New York, 1971, page 301, sous le numéro 7 (un autre exemplaire illustré, page 37).
- R. Penrose et J. Golding, éds., Picasso in retrospect, New York, 1973, page 277, sous le numéro 199 (un autre exemplaire illustré en couleurs, page 123).
- U.E. Johnson, Ambroise Vollard, Editeur, Prints, Books, Bronzes, New York, 1977, page 169, sous le numéro 229.
- W. Spies, Picasso, Das plastische Werk, cat. expage, Berlin et Dusseldorf, 1983, page 372, sous le numéro 7 (un autre exemplaire illustré, page 27 et 326).
- M.-L. Besnard-Bernadac, M. Richet et H. Seckel, Musée Picasso, Catalogue sommaire des collections, Paris, 1985, page 151, sous le numéro 277 (un autre exemplaire illustré)
- J. Palau i Fabre, Picasso, The Early Years 1881-1907, Barcelone, 1985, page 553, sous le numéro 1364 (un autre exemplaire illustré, page 473; titré 'Kneeling woman plaiting her hair').
- J. Richardson, A Life of Picasso, Londres, 1991, vol. I, page 460 (un autre exemplaire illustré; titré ''Fernande combing her hair').
- C.- PAGE Warncke et I.F. Walther, Pablo Picasso, Cologne, 1991, vol. I, page 143 (un autre exemplaire illustré).
- B. Léal, C. Piot et M.-L. Bernadac, The Ultimate Picasso, New York, 2000, page 505, sous le numéro 201 (un autre exemplaire illustré, page 98; titré 'Kneeling woman doing her hair')
- W. Spies, Picasso, The Sculptures, Stuttgart, 2000, page 394, sous le numéro 7 (un autre exemplaire illustré, page 33 et 346).
De retour à Paris à l’automne 1906, après un séjour à Gósol, Pablo Picasso s’intéresse au motif de la femme à sa toilette ou se coiffant, sujet de prédilection des artistes depuis toujours. De nombreux tableaux et dessins réalisés au cours de ces années où le modèle est représenté debout, assis ou à genoux attestent ainsi de l’intense recherche de Picasso sur ce motif. La sculpture la plus ambitieuse et aboutie que Picasso ait réalisée sur le sujet est certainement Femme se coiffant.
Si cette œuvre fait référence à une Vénus accroupie antique, elle n’est pas sans évoquer également les bains turcs d’Ingres que Picasso admirait tant.
Conçue d’abord en terre cuite dans l’atelier de son compatriote Paco Durrio, ancien ami et collectionneur de l’œuvre de Paul Gauguin, elle sera par la suite fondue en bronze. L’influence des sculptures de Gauguin, évidente pour Femme se coiffant, est d’autant plus probante que Picasso a pu voir une grande rétrospective de son œuvre sculpté au Salon d’Automne de 1906 dans laquelle figurait le fameux Oviri réalisé en 1894 et aujourd’hui conservé au Musée d’Orsay.
Fernande Olivier, alors maîtresse et muse de Picasso, a certainement été le modèle dont s’est inspiré Picasso pour Femme se coiffant, ici transfigurée en Vénus antique aux accents plus primitifs que l’Oviri de Gauguin. C'est sans doute en pensant à Oviri que Picasso a modelé cette figure de Fernande agenouillée, semblable à une cariatide, teintée d'ibéranisme, mystérieusement et sensuellement enveloppée dans un manteau de ses cheveux coulants.
Frais de vente
Les frais pour ce lot s’élèvent à 26% TTC