[BAUDELAIRE (Charles)]. [SAINTE-BEUVE (Charles-Augustin)]. Les Consolations. [Paris, Charpentier, 1840]. In-12, percaline gaufrée rouge (Reliure de l'époque). Curieux tiré à part des Consolations et des Poésies diverses de Sainte-Beuve, extraites de la première édition collective de ses œuvres poétiques, où elles occupent les pp. 165-248. Ce mince volume est titré au dos : Poésies bizarres. Exemplaire de Baudelaire, avec cette mention manuscrite sur le premier feuillet blanc : Offert à Charles Baudelaire. Sur la relation entre Baudelaire et Sainte-Beuve, on se reportera bien sûr au dixième chapitre de Contre Sainte-Beuve, dans lequel Marcel Proust s'interroge sur l'amitié et l'admiration que le premier manifesta toujours envers le second, mais aussi sur l'aveuglement ou la lâcheté du critique à l'égard de l'auteur des Fleurs du Mal, dont il ne prit pas la défense lors du procès et auquel il ne consacra jamais un article : « si Sainte-Beuve, touché de l’admiration, de la déférence, de la gentillesse de Baudelaire qui tantôt lui envoyait des vers, et tantôt du pain d’épice, et lui écrivait sur Joseph Delorme, sur Les Consolations, sur ses Lundis les lettres les plus exaltées, lui adressait d’affectueuses lettres, il n’a jamais répondu aux prières réitérées de Baudelaire de faire même un seul article sur lui. Le plus grand poète du XIXe siècle, et qui en plus était son ami, ne figure pas dans les Lundis où tant de comtes Daru, de d’Alton Shée et d’autres ont le leur. » Vicaire, VII, 124 – Marcel Proust, Contre Sainte-Beuve, 1954, pp. 197-198.