Lot 41
SABRE DE RÉCOMPENSE DÉCERNÉ PAR LES CONSULS DE LA RÉPUBLIQUE À JEAN-JOSEPH CASTAGNIER (1753 - 1807) décerné par les Consuls de la République. Monture en laiton ciselé avec un doré bruni et mat. Calotte ajourée à petit plateau ovale à l’allemande et décor de palmette et feuille d’acanthe. Arc de jointure à pans creux et cote de melon. Quillon légèrement courbe finissant par un bouton. Il est poinçonné « LD » supposé Lamogène directeur « AB » non identifié et « Boutet Directeur Artiste Manuf re a Versailles ». Croisière à décor de couronnes végétales, trompette de la renommée et feuillages. Fusée en bois recouverte d’un double filigrane alterné cuivre. Lame à fort contre-tranchant et langue de carpe, dorée, ciselée et bleuie au tiers. Ciselée au dos droit « KLINGENTHAL ». Fourreau à âme en bois recouvert d’un cuir type chagrin noirci et trois garnitures en laiton découpé, ajouré, finement ciselé et doré. Porte la mention « DONNÉ Au CHEF De DIVISION CASTAGNIER Par Les CONSULS De La REPUBLIQUE » Et « Le 7 FRIMAIRE AN 8 ». Dard en fer en forme de coquille Saint- Jacques. Cuirs séchés rendant la sortie du sabre difficile. France, époque Consulat. Longueur totale : 93 cm Sabre proche d’un modèle connu de récompense dit de « Saint Cloud » décerné le 19 brumaire an VIII (10 nov 1799). Le nôtre, décerné le 7 frimaire an VIII (28 novembre 1799), soit 18 jours plus tard, doit faire partie de la même commande à Versailles. On y joint un document manuscrit pour versement d’acompte fait par monsieur Montégudet en 1911 en règlement « d’un sabre du chef de division Castagner ». PROVENANCE - Collection Roger de Montégudet (1880 - 1925) - Par descendance jusqu’à ce jour. Le grade de « Chef de Division » ici invoqué (entendre division de marine) correspond au grade d’officier général. Le ministre de la marine s’adressera d’ailleurs à Castagnier en cette qualité dans une lettre datée du 4 août 1800. JEAN-JOSEPH CASTAGNIER (1753 - 1807) CORSAIRE DE LA RÉVOLUTION Issu d’une modeste famille, Jean-Joseph Castagnier est le fils de Jean Castagnier, matelot originaire de Sète ; sa mère, Catherine Abeille, était Martégale. Très jeune, il se tourne vers la mer : il n’a pas encore dix ans lorsqu’il embarque comme mousse à bord d’un navire de commerce. Les conditions de vie à bord sont rudes, mais l’enfant de la côte s’y adapte vite. À 14 ans, il intègre la marine de guerre comme novice, puis devient matelot à 17 ans. Doué d’un réel sens marin et d’une aptitude naturelle au commandement, il gravit rapidement les échelons dans la marine du Roi, puis dans celle de la jeune République. Il accède finalement au grade de capitaine de vaisseau. À seulement 24 ans, il prend le commandement du Comte de Maurepas, un vaisseau de 36 canons, et se distingue pendant la guerre d’indépendance des États-Unis (1775 - 1783). Durant cette période, il est considéré comme l’un des plus brillants capitaines corsaires français de sa génération. En 1793, il est remarqué par le jeune général Lazare Hoche, alors commandant de la place de Dunkerque. Hoche le nomme chef de pavillon, chargé de la défense côtière lors du siège imposé par la puissante marine anglaise. Les états de service de Castagnier témoignent d’une carrière exceptionnelle : commandant en second de la frégate corsaire Le Rohan Soubise (qu’il finit par commander lui-même), il prend ensuite la tête de La Belle Angélique, puis de La Poursuivante. À bord de la corvette La République (26 canons), il dirige la manoeuvre de débarquement au pays de Galles, lors de l’expédition de Fishguard. Bien que cette opération se solde par un échec, son rôle y fut déterminant. Reconnu pour son efficacité et son courage, il est nommé commandant de la flotte du Nord en 1797, succédant au prestigieux contre-amiral Pierre Jean Van Stabel, décédé cette même année. En 1804, sous l’Empire, Jean-Joseph Castagnier est fait chevalier de la Légion d’honneur. Il s’éteint trois ans plus tard, le 5 février 1807, à Rochefort, en Charente-Maritime, sans jamais avoir revu sa ville natale. En 1894, en hommage à son héroïsme durant le blocus de Dunkerque, la ville donne son nom à l’une de ses places, perpétuant ainsi le souvenir de ce marin audacieux, fidèle serviteur de la France en des temps de grands bouleversements. PROVENANCE : - collection Roger de Montégudet (1880-1925) - par descendance jusqu'à ce jour.
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22/05/2025
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