RARE COMMODE DE PARQUETERIE Louis XVI, Berne vers 1785, par Johannes Äbersold (1737-1812) et son atelier. Bois de rose, palissandre, érable ondé, noyer, érable et bois fruitiers en partie gravés, plaqués et massifs. Corps à deux corps incliné aux angles sur des pieds anguleux se rétrécissant vers le bas dans des sabots frontaux. Feuille de marbre "Oberhasli" profilée, peu saillante, d'origine, traversée en rouge-violet et blanc. La façade sans traverse et divisée en trois champs rectangulaires hauts, encadrée d'un triple filet. Le filet intérieur est gravé de manière illusionniste en imitation de balles de lin entourées. La surface extérieure est en bois de rose fin. Poignées dorées en forme de vases décoratifs classiques avec des têtes de bélier latérales, les anneaux de tirage en forme de couronnes de laurier, les décorations en trou de serrure avec des branches d'olivier et des boucles. Les petits côtés sont décorés de la même manière, les surfaces sont ici bastionnées et bordées de filets. Cadre découpé et frise centrale en saillie. La frise finale avec méandres en forme de clé de voûte. Intérieur tapissé de papier collant, serrures d'origine. 115 × 54,5 × 89 cm. En état d'origine avec polissage ancien. Provenance : Propriété privée suisse. La commode proposée ici est certainement l'un des produits les plus fins et les plus équilibrés dans son décor du célèbre atelier de Johannes Äbersold (1737-1812). Notre commode a probablement été fabriquée à la même époque et peut-être pour le même client qu'une petite table ovale du maître, réalisée en 1785 pour Gabriel von Wattenwyl, à l'occasion de son élection au poste d'écuyer de l'Äusserer Standes, et qui se trouve aujourd'hui au château d'Oberhofen, au bord du lac de Thoune (Musée historique bernois, n° d'inv. 33191). Les deux meubles présentent, outre le choix identique du placage, cette extraordinaire bande à méandres étirée en forme de clé de voûte. Comme peu d'autres meubles de l'atelier, notre meuble renvoie de la manière la plus parfaite à la période parisienne de Johannes Äbersold, vers 1767, où il a pu vivre les nouveaux courants de la mode du "style à la grecque" à son véritable apogée et introduire de telles idées à Berne à une époque où, sur le territoire de l'ancienne Confédération, on était encore très attaché aux formes arrondies du rococo. Cette influence parisienne est particulièrement perceptible dans les commodes fabriquées par le maître et son atelier, et c'est entre 1775 et 1785 que ses œuvres les plus importantes ont été réalisées à Berne, dont la commode proposée ici, qui est restée dans son état d'origine. Lit. Hermann von Fischer, Johannes Äbersold 1737-1812. Un ébéniste bernois entre Mathäus Funk et Christoph Hopfengärtner. Catalogue de l'exposition au château de Jegenstorf, 13.5-15.10.2000, ill. p. 26, cat. n° 16.