Victor Eeckhout (Anvers, 1821 - Tanger, 1879/1880) Jeune berbère à Tanger Huile sur toile. Signée et située à Tanger. 105 x 76 cm. Magnifique tableau de genre orientaliste représentant une jeune femme posant, absorbée dans ses pensées, tandis qu'à l'arrière-plan, la vie quotidienne s'anime dans un souk autour d'une mosquée. Le peintre nous montre le minaret qui préside le souk, que nous pensons avoir identifié comme étant celui de la mosquée de Sidi Bou Abib. La tenue de la jeune femme, ses bijoux et ses tatouages nous permettent de l'identifier sans équivoque comme originaire de l'Atlas marocain, car dans le reste du pays, les gens ne portaient pas de tatouages mais ornaient leur peau de dessins au henné. Le tableau comporte des marges ajoutées, un nouveau châssis et une restauration au dos en raison d'une déchirure. Victor Eeckhout était un peintre, dessinateur et graveur belge connu surtout pour ses peintures orientalistes. Né à Anvers, il s'est formé à l'art de la peinture auprès de son père, Jacobus Josephus Eeckhout, éminent peintre flamand qui dirigeait l'Académie royale des beaux-arts de La Haye. Membre fondateur de la Société royale belge des aquarellistes, il fait ses débuts au Salon de Bruxelles en 1848 et expose deux tableaux en 1863 au Salon des Refusés, l'année même où Monet expose le célèbre "Déjeuner sur l'herbe", aujourd'hui exposé au musée d'Orsay. C'est précisément dans ce musée français qu'est conservée l'œuvre d'Eeckhout 'Fantasia devant Tanger' (1869), un dessin au pinceau et au fusain sur papier (inv. RF 31892). Lorsqu'il peint cette œuvre, comme on peut le déduire du titre, il est déjà installé à Tanger, ville côtière du Maroc où il arrive après un court séjour à Paris entre 1865 et 1866. Il y résidera jusqu'à sa mort et se spécialisera exclusivement dans la peinture orientaliste. Il y rencontre également Jean-François Portaels, considéré comme le fondateur de l'école orientaliste belge. Le tableau présenté à la vente aux enchères date également de cette période, tout comme probablement une huile sur toile conservée au Metropolitan Museum of Art : "Cortège de mariage" (inv. 2017.202.9), où il dépeint une scène animée dans la ville marocaine de Fès, dont il a lui-même été témoin, comme l'indique le catalogage du MET sur la base de l'inscription sur la toile.